« J’ai senti son contact lorsque je faisais la sieste », « je l’ai entendu me parler », « j’ai senti son parfum… », « Je marchais sur le chemin du travail, je pensais à lui et j’ai vu une étoile dans le bitume.. ». Certains trouvent une plume déposée sur le lit, un galet les attire au milieu de la plage et ils découvrent une superbe coeur etc.

Il arrive que des personnes qui ont perdu un proche voient des signes.

Peu en parle et pourtant ces expériences sont assez fréquentes, nul besoin de croire à de quelconques manifestations ésotériques… Ces histoires, je les entends, régulièrement… Sont-elles vraies ? Certains pensent qu’elles sont un mécanisme de protection contre la douleur du deuil. Ce qui est certain c’est que ces manifestations réconfortent et ont généralement un impact bénéfique pour les personnes qui les vivent.

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VSCD : « vécu subjectif de contact avec un défunt« .

Je me souviens d’une discussion lors de mes premiers accompagnements en tant que bénévole. Je venais de m’installer auprès d’une femme très alerte (et qui avait bien « toute sa tête », cela a son importance !), qui écoutait de la musique. Celle-ci me parlait, avec des étoiles dans les yeux, de sa passion pour les bals et les thés dansants. Elle m’expliquait que c’est ainsi qu’elle et son mari s’étaient rencontrés. Il était accordéoniste. Elle enchaîne en me parlant de son décès, 25 ans plus tôt. « (…) vous savez, je n’ai aimé que lui et je sais qu’il continue à veiller sur moi depuis toutes ces années. Je le sens toujours à mes côtés et je l’ai même vu, au début, assis au bord de mon lit plusieurs fois : les draps en étaient restés plissés, comme si quelqu’un s’était assis là… Je savais que c’était lui »... Plus tard, un patient me dira avoir vu sa femme dans sa chambre… On appelle cela le VSCD « vécu subjectif de contact avec un défunt« .

« On aurait dit que… »  « j’avais l’impression… ». Selon nos croyances, ces signes apparaissent comme un lien entre la personne décédée et son proche et apportent un vrai réconfort. En période de deuil, pour supporter la disparition on veut croire à chaque petit signe. Sentir une telle présence est apaisant et vivre de telles expériences nous aide parfois à apprivoiser cette absence qui s’installe. Ces signes la rendent un peu plus « supportable »… Mais attention le cheminement personnel n’en sera pas forcément plus facile…

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Comment interpréter ces signes ?

Si ce type d’expérience peut être troublant, comment affirmer que cela soit vrai ? On dit que 45% des personnes vivent de tels phénomènes inexpliqués.

Je vous invite à suivre cette intervention de Vinciane Despret, philosophe, qui a notamment écrit « Au bonheur des morts: Récits de ceux qui restent » .

Acceptons que nous ne savons pas tout… et ne restons pas dans l’attente de signes qui ne viendront peut-être pas. C’est sans doute bien comme cela. Tout est juste.

(Mais au fond, ces signes se font-ils juste attendre ou serait-il possible que nous ne les voyons pas ?)…

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