Petit billet du dimanche matin, au calme.

Lorsqu’on m’interroge sur mon parcours, on me demande souvent comment, j’ai fait ce pas et changé mon quotidien (pour celles et ceux qui me découvrent, j’exerçais le métier d’attachée de presse avant de devenir thérapeute). Evidemment, cela ne s’est pas fait en un jour, c’est un long cheminement… Retour en arrière.

Oser changer de chemin

2005 : Je ne me sens plus à ma place… Chaque jour qui passe, je m’aperçois un peu plus profondément qu’il me sera bientôt impossible de poursuivre sur ce chemin emprunté depuis tant d’années. Je suis en train de me perdre. C’est comme un appel du plus profond de mon âme, brutal, impossible à éviter (rien de l’ordre du mystique là-dedans !). Je perçois bien que mon envie de communiquer se transforme : j’adore toujours autant la Communication, mais plus « cette » communication. J’ai envie de donner un autre sens à mon quotidien. Je ne vois plus que le côté superficiel dans tout ce que je fais… Je refuse des projets. Je m’essouffle.

2007 : Je crée, de A à Z et parallèlement à mon emploi, un e-commerce de confiseries d’autrefois et de cadeaux rétro (Un Caillou dans la Poche :  comme le petit Poucet, je cherche mon chemin…). J’ai envie de proposer des petites attentions qui ont véritablement une histoire, une âme… un Sens... Chacune de mes créations raconte des moments de vie. Je communique, je joue la Mère Noel : je suis heureuse. Durant 7 ans, je reste aux commandes, initiant de jolis projets, nouant des liens privilégiés avec certains clients qui me content leurs vies, leurs souvenirs (je suis même invitée à un mariage et reçois régulièrement de petits cadeaux de remerciement !). Au fil des années, ils déposent leurs émotions via de longs mails que je reçois et garde précieusement. Je « ressens » pleinement le besoin d’écoute qui en ressort. J’ai toujours eu beaucoup de ressentis, comme une connexion naturelle avec « autre chose »… J’ai alors envie de plus. Quelque chose en moi vient d’essayer de me faire réagir… Je le mets de côté. On verra… Plus tard.

Un virage s’amorce

J’ai toujours été interpellée par la Mort et ce qui s’y rattache. Le milieu du funéraire me parle… Si la mort était mieux accompagnée, la vie n’en serait que plus lumineuse. Pour moi, la mort est la vie qui continue autrement, différemment. J’ai envie d’apaiser la mort et ses peurs. Alors parallèlement, je me forme aux techniques de communication spécifiques (encore !) et commence à accompagner des personnes en fin de vie ainsi que des familles en deuil et je m’aperçois que c’est « là », à cet endroit, que je me sens à ma place. Je commence à entrevoir mon chemin. Tout se fait naturellement, comme si on me tenait la main. Soyons honnête, je le sens venir ce changement et ceux et celles qui me sont vraiment proches le perçoivent, eux-aussi. Certains s’en inquiètent un peu… Il y a ceux qui m’encouragent et ceux qui s’interrogent sur cette « nouvelle lubie » ! Comment oser s’afficher, changer de route, de trajectoire, après toutes ces années, alors que je suis dans une zone de confort totale ? J’appréhende encore de faire LE pas… Problème de légitimité, de regard des autres ! Mon corps se manifeste alors à moi de plus en plus fort, de plus en plus souvent (le corps parle toujours avant la tête). Je sens bien qu’il va me falloir agir rapidement pour trouver un meilleur équilibre de vie. Cela s’impose chaque jour davantage, telle une évidence. J’ai vraiment cette sensation de ne plus du tout être alignée. Et pourtant, la route semble bien longue pour arriver au changement. Je traîne des pieds. Je n’écoute pas cet appel en moi !

Rencontre avec « on verra plus tard » et « ce n’est pas le moment » !

2016 : Je patauge encore quelques temps dans ma frustration quotidienne. Il me faut changer le regard que je pose sur moi. Remettre en question mon quotidien. Me faire confiance. M’autoriser. Assumer qui je suis. Ce que je suis. Je me reconnecte enfin à mes véritables envies. Tout n’est pas simple, je me cache un temps derrière de fausses excuses : le moment est mal choisi financièrement (les études des garçons à financer, les prêts en cours, etc). Et puis, suis-je vraiment à la hauteur ? Est-ce que c’est vraiment mon chemin ? Avec toutes mes croyances limitantes, je réussis plus d’une fois à faire taire ce que je ressens ! Puis un jour, j’ouvre enfin mon coeur. Plus le choix. Alors, tout doucement, je commence à entendre de plus en plus fort ma petite voix intérieure, je perçois cette étoile qui me guide au loin. Celle qui m’a toujours accompagnée mais qu’il m’est arrivé de mettre de côté bien trop souvent ces derniers temps. Un après-midi, au calme, je m’aperçois que je suis enfin convaincue de ce que je fais, qu’accompagner les autres, les alléger, me fait me sentir à ma place et entre en résonance avec moi. Je me sens juste. C’est décidé, j’appuie enfin sur le fameux bouton « action« … Parallèlement à mon travail (que je garde encore un temps) je reprends le chemin de l’école et m’engage dans des formations, me plonge dans la lecture, les séminaires, les conférences. Les journées sont bien trop courtes ! Je m’intéresse aux états de conscience élargie et me forme enfin à l’hypnose qui semble être une jolie porte d’entrée pour le travail que j’ai envie de mettre en place et d’offrir aux autres. Oui, le deuil peut être apaisé par des techniques telles que l’Hypnose ou l’EFT, oui, la fin de vie peut être accompagnée et les âmes de nos défunts également… (ça y est j’y vais !). J’en suis convaincue. J’accepte enfin que je canalise certaines choses… Je me donne les moyens du changement et suis mon cœur, écoute mon âme car j’ai enfin compris qu’il fallait être doux avec soi et arrêter avec cette peur stupide d’être jugée. La plus grande erreur est de ne rien faire.

Enfin !

2017 : Alors, à mon rythme, je me mets en marche, je suis morte de trouille, et si… Etre quotidienne entourée de la mort, du deuil… Je balaye vite l’idée. Petit à petit, je ressens que je suis enfin là où je dois être. Je pose mes choix et affirme les valeurs qui me correspondent. Je me sens ancrée, profondément. Bonheur, Joie ! Aujourd’hui, je me lève chaque jour avec le sourire aux lèvres, prête à accueillir ce qui est. Je ne vis pas dans le monde des Bisounours, certains accompagnements sont plus douloureux que d’autres, mais je vis simplement en accord avec ce que je suis, avec qui je suis. Alors merci l’Univers de m’en avoir fait baver et merci à mon intuition de m’avoir guidée…

Crédit photo : Amy Shamblen

Je vous souhaite à tous de faire ce premier pas et d’écouter réellement votre âme, car elle a tellement de choses à vous dire !